Toi, la guitare
Toi, la guitare
Qui, sur ton socle te marre à côté des pots de fleurs
Tu n’as pas ma préférence.
Quand je pense à tous ceux qui te grattent en cadence
Pour faire croire qu’ils ont du talent,
Toi, la guitare, je ne t’aime pas.
Django, mon ami, pardonne moi.
De temps en temps, je passe arroser mes plantes
Et sans que quiconque ne me voie, je te caresse
Sans que personne ne m’entende, je te caresse.
Toi, la guitare qui ne m’aime pas.
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Sylvie CALEMARD-VINSON
Un instant de bonheur
(dans ce monde de brutes...)
C'était un début de soirée, une journée sans grand intérêt.
Je rentrais chez moi et prenais pour cela, comme à l'accoutumée, un métro tout aussi banal que cette dizaine d'heures déjà écoulées.
Il faisait déjà nuit et les lumières des voitures du métro donnaient un teint blafard et uniforme à tous ses usagers, dont j'étais.
C'est alors qu'une femme s'est assise face à moi. Elle avait le visage ravagé par les larmes et de gros sanglots lui échappaient comme débordant d'une bouteille trop pleine. La plupart de nos voisins l'ignoraient ou semblaient gênés.
Je fis alors un geste sans même y réfléchir. Je lui pris délicatement la main et jusqu'à ce que j'arrive à destination, ce qui ne dura que le temps de quelques stations, elle me la serra en retour sans cesser de pleurer.
Le temps s'arrêta et j'écoutais sa peine.
Arrivée à destination, je lui lâchais la main et elle dit simplement : « merci ».
C'était le plus beau mot de ma journée et je compris que je m'étais trompée : cette journée n'avait rien de banale. Elle était tout à fait unique.
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Laurence